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UCIL - Tribune de Lyon : fin du diesel... 2 ans de sursis.

La fin des véhicules diesel dans Lyon a été repoussée de deux ans.

Il est des étendards qu’il faut parfois rabattre sous le vent. Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, vient de consentir pareille modération de ses ambitions pour l’un des projets phares du mandat. La fin du diesel, brandie hier pour 2026, est renvoyée à plus tard et d’ailleurs après les prochaines élections.

Il est vrai que l’extension de la Zone à faibles émissions (ZFE), au-delà des obligations gouvernementales et de 2025, déjà elles-mêmes contestées, portait les risques de l’impopularité. Ce dispositif, qui vise l’interdiction progressive des véhicules polluants, et jusqu’au bannissement du diesel à Lyon, cristallisait les inquiétudes, dans une convergence inhabituelle entre classes populaires et monde économique. Les premiers, à la périphérie modeste du centre, là où la voiture demeure un rare recours contre le sentiment d’abandon, redoutaient l’impact social de cette mesure qui les contraindra souvent à changer de véhicule.

Les seconds estimaient que PME et artisans en souffriraient de même et que l’horizon de 2026 pour sortir du diesel arrivait bien trop vite. Ce sera donc 2028. Et un périmètre revu dans sa phase deux, afin de ne plus donner le sentiment d’exonérer les plus riches communes de l’Ouest de l’effort collectif.

Un virage au nom du réel

Il s’agit bien d’un virage à mi-mandat, amorcé au nom du réel et face aux réserves exprimées. Bruno Bernard entend ici les risques et critiques auxquels il n’avait pas fait écho jusqu’ici. Quitte à assumer une pause politique et ce cas d’école de la transition environnementale : comment rendre soutenables des politiques contraignantes dans le quotidien ? Quitte, peut-être aussi, à dérouter militants et associations écologistes qui eux n’ont rien à concéder au pragmatisme, aux oppositions et à l’exercice du pouvoir.

Après deux ans et demi passés par les écologistes à la tête du Grand Lyon, le contexte a changé il est vrai. L’État n’a guère aidé les collectivités à rendre lisible et acceptable ce dispositif nécessaire et dont il s’est déchargé sur elles. Localement, leurs partenaires de gauche ont également tiqué, inquiets des fractures entre le centre-ville aisé, mieux équipé en transports, et les communes populaires situées de l’autre côté du périphérique.

Bruno Bernard a écouté la colère des périphéries

La crise énergétique, l’inflation ont aussi étiolé des budgets malingres et renforcé le sentiment de déclassement. En politique avisé, Bruno Bernard a écouté la colère des périphéries, qui monte dans les sous-préfectures contre la réforme des retraites et dans les proches banlieues contre les ZFE. Le temps commandait donc la patience. Pas le recul toutefois tant l’air saturé des villes requiert que l’on agisse enfin, que la voiture cède du terrain.

Ces jours-ci, Lyon suffoque sous une chape de ciel noir et brumeux, encerclée de particules infernales. La préfecture a même choisi d’interdire les véhicules Crit’air 3. C’est précisément ce qui se passera chaque jour à Lyon à partir de 2025, pour la part du dispositif qui demeure inchangée. Pour le reste et la fin du diesel, le débat vient donc de s’ouvrir à nouveau. Avec ce défi politique qui commande la présente détente : rendre acceptable le changement et soutenable la contrainte.

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