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UCIL - Réchauffement climatique en Auvergne-Rhône-Alpes: la culture de la vigne et des abricots évolue.

En matière d'impacts locaux liés à la hausse régionale des températures, l'Observatoire régional climat air énergie suit chaque année plusieurs indicateurs. Nous en avons choisi deux : le risque au gel des abricotiers et la phénologie (étude des phases de développements saisonniers) de la vigne.

Lorsque le climat change, l'un des premiers secteurs touchés est celui de l'agriculture.

En étudiant les relevés de Météo France depuis 60 ans, l'Observatoire régional climat air énergie constate qu'en Auvergne-Rhône-Alpes les températures moyennes ont augmenté (environ +2,2°C), les jours de forte chaleur sont de plus en plus nombreux, la neige et le gel plus rares.

Ainsi, doucement mais sûrement, les impacts de ce changement climatique se lisent aussi sur la nature des cultures, le rendement agricole, l'impact des sécheresses, le recours à l'irrigation, le calendrier des récoles...

 

Des vendanges plus précoces.

Grâce aux relevés de l'Institut Français de la Vigne (IFV) sur 200 parcelles de vigne (cépage Gamay) en Beaujolais, l'Observatoire régional climat air énergie fait le constat d'une évolution des dates d'apparition des différents stades phénologiques de la vigne. Ces stades de maturité semblent arriver toujours plus tôt dans la saison.

En moyenne, sur la période 1971-1990, la floraison était observée le 10 juin. Vingt ans plus tard, entre 1991-2010, elle intervient en moyenne 13 jours plus tôt, c'est à dire le 28 mai. Même chose pour ce moment de l'année, appelé véraison, où le grain de raisin gonfle et passe du vert au rouge vif pour les raisins noirs, au jaune translucide pour les raisins blancs. Du 6 août pour la première période, la véraison est passée au 24 juillet en moyenne pour la seconde.

L'Observatoire régional climat air énergie établit une corrélation entre ces dates et la courbe des températures. Pour conclure que «pour les années 1990, 2003, 2005, 2009 et 2015 les cumuls des températures de mars à juillet sont plus élevés que les années précédentes. Cela correspond à des années où les stades phénologiques, notamment la floraison, apparaissent plus précocement».

A l'inverse, «pour les années 1980 et 1996, les cumuls des températures de mars à juillet sont moins élevés que les années précédentes. Cela correspond à des années où les stades phénologiques apparaissent plus tardivement».

Avec une maturité du raisin plus précoce, c'est aussi la date du ban des vendanges qui se modifie dans le calendrier. Dans le Beaujolais, il y a 30 ans plutôt autour du 14 septembre, plutôt en moyenne le 4 septembre sur la période 1990-2019.

 

Même constat dans les autres vignoles français.

Concernant les vendanges, l'Office national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) relève 18 jours d'écart sur 40 ans sur les moyennes décennales. Dans le vignoble de Saint-Emilion, les vendanges ont commencé à s'installer dans la précocité dès 1988. La Champagne a gagné20 jours en 20 ans.

Les relevés d'Inter-Rhône corroborent aussi ce phénomène sur ses parcelles de référence de Tavel et Châteauneuf-du-Pape pour les côtes-du-Rhône. En 2020, Saint-Péray avait ouvert le ban des vendanges le 18 août.

Une précocité de la vigne en Beaujolais qui doit aussi, en plus de l’influence du réchauffement climatique aux baisses de rendement imposées depuis les années 90 pour améliorer la qualité. Mais aussi aux appréciations humaines. Ce sont encore toujours les vignerons qui décident quand la récolte devient optimale au regard de la maturité et de l’état sanitaire des vignes !

 

Moins de gel pour les arbres fruitiers.

La précocité de la floraison est commune à tous les arbres fruitiers. Si l'Office national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) suit de près les pommiers et les poiriers, l'Observatoire régional climat air énergie surveille les abricotiers. Et les conclusions se ressemblent.

Dans un contexte d'augmentation des températures hivernales dans notre région, les jours de gel sont moins nombreux.

Mais le risque demeure pour les arbres fruitiers qui connaissent une date de floraison plus précoce qui par conséquent fait entrer la plante dans une période à risque en matière d'exposition au gel et donc de conséquences sur la récolte.

Dans son suivi des abricotiers, l'Observatoire régional climat air énergie indique d'abord une grande variabilité entre les années. Et les lieux. Sur ses stations d'Aubenas et d'Annonay (Ardèche) par exemple, l'évolution de l'impact climatique sur la culture des abricotiers est lent. Toutefois il se dégage, selon des relevés effectués plus à l'Est à Montélimar (Drôme), que les boutons d'abricotiers gèlent moins souvent depuis les années 80 (en moyenne -3 jours de risque de gel à ce stade par an). Même observation au moment de la chute des pétales de la fleur et au stade des petits fruits (- 5 jours). A la floraison, c'est - 4 jours.

Le réchauffement des températures en Auvergne-Rhône-Alpes conduit également à des répercussions sur l’élevage, la forêt, la ressource en eau...

Enfin parmi les conséquences induites, il existe une augmentation de l’exposition de la population aux risques naturels. Le territoire régional est particulièrement soumis aux risques d’inondation, de retrait-gonflement des argiles, ainsi qu’aux feux de forêt. Plus de 90% des communes d'Auvergne-Rhône-Alpes sont concernées par au moins un de ces types de risque.

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