UCIL : LYON 5è - le projet de pension de famille divise.

Habitat et Humanisme prévoit de construire une pension de famille regroupant 28 logements près du Point du jour. Les habitants craignent un projet transformateur du quartier.

Le permis de construire a été validé, mais des recours gracieux ont été déposés : le projet de pension de famille porté par Habitat et Humanisme dans le 5^e arrondissement, à la place d’une maison individuelle, provoque le rejet d’un certain nombre de riverains.

La bâtisse préemptée par la collectivité rue François Genin est destinée à devenir un bâtiment de 18 mètres de haut qui proposera 28 logements de type T1, T1 bis, accompagnés de locaux communs. Mais une pétition en ligne a été lancée par Esprit Point du jour et a recueilli plus de 450 signatures.

Les habitants craignent « une modification profonde et massive » du quartier

Les habitants s’inquiètent de la fragilisation de l’esprit village provoqué par le projet « de quatre étages avec rooftop. Cet immeuble sera une première étape d’une modification profonde et massive de notre quartier, le projet prévu par la Métropole étant de préempter les maisons et terrains, quasiment jusqu’à la place du Point du Jour, pour y implanter des immeubles similaires », critiquent les habitants.

Ils protestent également contre « l’opacité » avec laquelle Mairie et Métropole auraient selon eux mené le projet. Ils demandent l’annulation du permis de construire, et ont intenté des recours gracieux en ce sens.

La Mairie défend un bâtiment haut mais qui « s’intègre dans le quartier »

Une réunion publique s’est tenue en mairie du 5^e fin novembre pour tenter d’expliquer le projet et d’en dissiper les zones d’ombre. En vain. Au grand regret de la maire du 5^e, Nadine Georgel.

« C’est vrai que le bâtiment est haut, j’en ai conscience, mais il s’intègre dans le quartier. Il est cohérent avec la tendance du Point du Jour, où la maison est remplacée par de l’habitat collectif. Ce n’est pas d’aujourd’hui. Et l’on est à 16 % de logement social, on n’a gagné que 1 % sous ce mandat », plaide la maire qui assure comprendre à titre personnel l’inquiétude des propriétaires qui craignent de voir leurs biens dévalorisés.

Mais à tort, selon elle. « Par rapport à ce que va apporter le tramway Teol, c’est peu de choses. Et la conséquence de ce recours, c’est que des gens vont passer deux ans de plus sans toit sur leur tête ».

« Des personnes isolées, qui ont connu des accidents de parcours »

Le directeur général d’Habitat et Humanisme, Pierre-Luc Barbe, est allé également au-devant des habitants pour expliquer « un dispositif méconnu, je comprends les inquiétudes. La méconnaissance laisse la place à la désinformation, les gens ont juste peur », regrette-t-il. La pension de famille est destinée à « des personnes isolées, seules, des gens qui ont connu des accidents de parcours et sont aux minima sociaux. Ils ont accès à des logements indépendants, avec un encadrement en journée. La moyenne d’âge est autour de 50 ans. Ce ne sont pas des gens livrés à eux-mêmes ».

Le directeur qui regrette de voir le réflexe de rejet que provoque ces pensions de famille, qui sont au nombre de 11 dans la région. « On a vécu la même chose sur celle de la Croix-Rousse, qui est aujourd’hui en construction, et pour laquelle on a perdu deux ans. Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes et si jamais il y en a, on est là pour les gérer »