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UCIL - Le Figaro - Voitures électriques : la Chine va-t-elle rafler la mise en Europe ?

DÉCRYPTAGE - Aiguillonnés par une parfaite maîtrise de la technologie et des matières premières, les constructeurs chinois poussent leurs pions en Europe. Ils devraient être une dizaine en 2030.

Les constructeurs chinois se frottent les mains. En imposant, à partir de 2035, la voiture électrique comme solution unique à la transition écologique, l'Europe donne les clés de son marché à ces nouvelles marques venues de l'empire du Milieu et pour la plupart encore inconnues chez nous. Quarante ans après l'invasion des constructeurs japonais, le risque n'est pas écarté de se diriger vers une sinisation du marché. Ce qui est en train de se produire avait été prophétisé il y a longtemps.

Conscients que l'avance technologique des constructeurs occidentaux dans le domaine des moteurs à essence était irrattrapable, les Chinois ont fait le pari du véhicule électrique, moins pour des motifs écologiques que pour des questions de puissance. Concentrant leurs efforts sur la batterie et le moteur, ils ont non seulement acquis une avance dans ces technologies, mais sécurisé la chaîne d'approvisionnement des matières premières nécessaires à la production de ces composants.

Profitant d'une main-d'œuvre moins chère que chez nous, ils sont en mesure aujourd'hui de commercialiser sur nos marchés des véhicules dotés d'un design proche des canons européens et à des prix plus attractifs que les nôtres.

 

Tenter de survivre.

Les propos que Raymond Levy, président de Renault, tenait à la fin des années 1980 au sujet de l'offensive japonaise, sont plus que jamais d'actualité. « Il ne faut pas accepter de se laisser enivrer par ce pseudo-idéal de libéralisme économique sur lequel nous ne sommes pas payés en retour par les Japonais », disait-il à l'époque.

Alors que certains en Europe brandissent le protectionnisme environnemental comme une réponse à la situation, la question se résume, pour les Européens, à tenter de survivre à cet affrontement sans merci.

 

Des constructeurs sur tous les fronts.

MG Motor, un acteur de poids.

Propriété du géant chinois Saic Motor, MG Motor opère en France depuis 2020. Fort du rapport prix-prestations sans équivalent de ses modèles et du maillage de son réseau (objectif de 180 sites à fin 2023), l'ancien label anglais de petits roadsters sportifs s'est déjà taillé un joli succès en l'espace de trois ans.

Les 13.170 ventes de l'an dernier ont déjà été dépassées au premier semestre 2023 grâce au score de la MG4 (à partir de 29.990 €). Sa compacte électrique, qui a représenté 8000 unités, va s'enrichir d'une version à batterie de 77 kWh (520 km d'autonomie) et d'un modèle sportif XPower à deux moteurs délivrant 435 ch. MG ne compte pas s'arrêter là. Un roadster électrique est prévu en 2024.

 

Zeekr, le luxe en ligne de mire.

Encore inconnu chez nous et difficilement prononçable (« zikeur »), ce nouveau label chinois a prévu de débarquer en Europe dans le courant de l'année 2024. Il appartient au conglomérat chinois Geely, au même titre que Volvo, Lotus et Smart notamment. Cette offensive laisse perplexe, le marché n'étant pas extensible et les places de plus en plus chères.

Mais la jeune firme chinoise mise sur Spiros Fotinos, qui a effectué une partie de sa carrière chez Lexus, pour réussir son implantation européenne. Autour d'un design à l'européenne supervisé par un ancien de Bentley, une grande routière et un SUV compact figurent au programme des réjouissances. La technologie provient de la banque d'organes Geely. Les prestations se veulent haut de gamme et les tarifs également.

 

Leapmotor, au cœur du marché.

Fondée en 2015 à Hangzhou, en Chine, par l'ingénieur Zhu Jiangming, Leapmotor dévoile sa première voiture électrique deux ans plus tard. L'un des atouts de la jeune société est de concevoir et produire tous les systèmes de base et les composants électroniques des véhicules en interne, soit plus de 70 % du véhicule. Leapmotor a prévu de lancer une gamme complète de véhicules se situant au cœur du marché.

La première, la T03, est une citadine de 3,62 m de long et 1,65 m de large facturée 25.990 € (hors bonus de 5.000 €). Sa batterie de 36,5 kWh utiles alimente un moteur de 109 ch et promet 280 km d'autonomie. L'an prochain, une grande berline de 5,05 m dont la ligne évoque la VW ID.7 est annoncée. Elle inaugurera la plateforme CTC et offrira 717 km d'autonomie.

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