UCIL - Covid-19 : les eaux usées permettent un suivi en temps réel de l'épidémie.
Chaque jour, les Français scrutent assidûment les annonces de Santé publique France dans l'espoir d'une amélioration de la situation sanitaire. Mais, plus que le nombre de morts ou d'entrées en réanimation, un indicateur permet, plus rapidement, d'avoir un aperçu de la progression du virus. C'est l'objet de l'action du réseau Obépine, détaille Le Figaro.
Celui-ci regroupe une cinquantaine de laboratoires français qui analysent des échantillons d'eaux usées de plus de 100 stations d'épuration. Dans ces dernières, il est possible de rechercher des fragments de code génétique via la technique dite de réaction en chaîne par polymérase, ou PCR, qui permet de dupliquer en grand nombre une séquence d'ADN. Or, le virus du Covid-19 est justement rejeté dans les eaux usées via les selles humaines.
« En moyenne, les données Obépine ont 6 à 7 jours d'avance sur les autres indicateurs », confirme Laurent Moulin, responsable du laboratoire de recherche et développement à Eau de Paris. Ces données sont si fiables, ajoute le microbiologiste, qu'on a pu observer « très clairement sur les courbes les effets du premier confinement, le début de la deuxième vague, mais aussi les effets du couvre-feu et du second confinement ».
Le nombre de personnes infectées pas encore déterminé
Le Figaro explique toutefois que les informations du réseau Obépine ne sont pas encore intégrées aux indicateurs officiellement utilisés par les autorités sanitaires et le gouvernement. « Pour l'instant, ces données sont envoyées aux agences régionales de santé pour les surveillances locales, mais c'est vrai que certaines ont encore un peu de mal à s'en saisir », abonde Vincent Maréchal, virologue à Sorbonne Université.
Mais les choses pourraient changer et les membres du réseau Obépine espèrent que les données qu'ils exploitent seront prochainement intégrées aux indicateurs, ce qui permettrait d'éviter une troisième vague. « Nous devrions être totalement opérationnels d'ici à un mois sur l'ensemble du territoire », précise le scientifique. Un bémol toutefois : Obépine ne permet pas encore de déterminer le nombre de personnes infectées. C'est justement l'objet des travaux lancés avec l'Institut de recherche biomédicale des armées (Irba).