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UCIL - Transport par télécabine dans la Métropole lyonnaise à l'initiative de l'exécutif Vert.

Ce devait être “le” marqueur du mandat de l’exécutif vert à la tête de la Ville de Lyon et de la Métropole. Mais ce marqueur constitué par le projet de téléphérique entre le quartier de Gerland à Lyon et Francheville, via Sainte-Foy-lès-Lyon, risque de se muer en bataille de tranchée, tant les oppositions se font jour.

Passer en souterrain un métro est en général fort bienvenu, il ne se voit pas ; un tramway aussi puisqu’il s’insère dans la chaussée. En revanche un système de transport par câble bien visible à quarante/cinquante mètres de hauteur l’est moins.

Celui promu par Bruno Bernard, le président de la Métropole, mais aussi du Sytral, l’organisme qui organise et finance les transports publics dans la Métropole lyonnaise se heurte à de fortes oppositions.

Le projet de la Métropole vise à relier par ce type de transport par câble, la commune de Francheville à Lyon, en passant par Sainte-Foy-lès-lyon. D’après l’étude préalable, ce téléphérique urbain, le premier à Lyon pourrait représenter 8 stations, 42 pylônes et une cabine toutes les 22 secondes…

Ce téléphérique partirait du quartier de Gerland à Lyon, avec comme station : la Mulatière (à hauteur de l’Aquarium), après avoir franchi le Rhône ; on y trouverait ensuite deux stations à Sainte-Foy dont une à la mairie ; et trois à Francheville, à Taffignon, à la limite avec Sainte-Foy, au centre culturel Iris, avec enfin, une arrivée au centre de la commune de Francheville.

Parmi les opposants, Véronique Sarselli, la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, qui ne veut pas de ce projet et qui demande avant toute décision, l’organisation d’un référendum d’initiative locale.

Pour elle, ce téléphérique est une « fausse bonne idée ». C’est ce qu’elle explique dans une missive adressée au président de la Métropole, signée à la fois par la majorité et l’opposition au conseil municipal, réitérant son souhait d’une nouvelle ligne de métro (“E”), un choix que n’a pas fait l’exécutif.

Quarante-deux pylones d’une cinquantaine de mètres.

Son opposition tient d’abord aux difficultés d’insertion paysagère d’un tel projet qui va nécessiter la construction de 42 pylones d’une cinquantaine de mètres de hauteur.

La première magistrate évoque « l’inaptitude d’un téléphérique à répondre aux impératifs d’insertions paysagères et de déplacements de l’Ouest lyonnais : le passage à Sainte-Foy-lès-Lyon, notamment à proximité du centre, est complexe, du fait des problématiques de survol de maisons individuelles, de passage dans le périmètre monument historique de la tour du Télégraphe et Aqueduc du Gier…»

L’autre argument est économique : « un transport par câble beaucoup plus coûteux qu’un BHNS (ndlr : Bus à Haut Niveau de Service), voire qu’un tramway pour une fréquentation relativement modeste. Des contraintes très fortes sur l’insertion urbaine des stations et des impacts de survol et de covisibilité à ne pas sous-estimer.»

En tout cas, pour l’élue, “ il ne peut pas, il ne doit pas y avoir de téléphérique [peu importe le tracé] sans l’assentiment des populations concernées et des communes supports. “

Et de préciser à l’adresse de Bruno Bernard, le président de la Métropole : “ Face au fond comme à la forme de votre projet (manque de transparence, cartographies anxiogènes, périmètre de concertation imprécis…), une colère citoyenne gronde. Jamais les élus de notre ville n’ont été sollicités sur un projet métropolitain. Ainsi proximité et démocratie locale doivent présider à toutes décisions.”

Outre cette forte opposition sur une commune traversée par ce projet de transport par câble, où en sont les forces en présence concernant ce projet ?

Contrairement à la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, Michel Rantonnet, son homologue (LR) de Francheville commune plutôt enclavée, lui, y est nettement favorable. Il y voit là justement un bon moyen de désenclaver sa commune, même s’il milite aussi parallèlement pour une ligne “E” du métro.

Un investissement de 150 millions d’euros.

Pourquoi la Métropole est-elle arc-boutée sur ce projet ? Car il peut assez rapidement être mis en place : il est prévu que la concertation soit lancée dès cette année, pour voir aboutir le projet dès 2025, contrairement à un projet de métro qui lui met de dix à douze ans pour aboutir et surtout qui est beaucoup plus onéreux à réaliser.

Le projet de téléphérique est estimé aux alentours de 150 millions d’euros, ce qui est relativement peu cher au regard des 2,55 milliards d’euros que l’exécutif vert veut investir dans les transports publics de la Métropole, via de nouvelles lignes de trams, tramways, mais aussi des bus écologiques, pendant le mandat.

D’après les études du Sytral, ce transport par câble pourrait transporter de 20 000 à 25 000 voyageurs/jour. Ce qui interpelle les opposants, une précédente étude effectuée déjà par le Sytral, mais sous la précédente mandature, ne faisant état que de 4 000 voyageurs/jour sur ce même tracé.

Bref, les élus, comme les populations concernées sont partagés. Un recul de l’exécutif métropolitain aurait valeur de symbole.

Il va donc falloir beaucoup de diplomatie à Bruno Bernard pour faire aboutir son projet, tout en répondant pour sa mise en place, au souhait exprimé pendant la campagne électorale de développement de la démocratie participative qui s’est peu traduite dans les faits ; un projet qui, s’il aboutit pourrait être emblématique de la mandature des Verts. Reste à savoir alors quel en serait le prix politique ?

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