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UCIL - LOCALTIS : étude du prix des EHPAD par la CNSA.

La CNSA vient de publier son analyse sur le prix des Ehpad en 2019. Le prix médian s'élève à 2.004 euros par mois, soit 27 euros de plus que celui constaté l'année précédente. Avec évidemment des différences marquées en fonction des territoires. Des détails sur les trois tarifs journaliers sont donnés, ainsi que sur la proportion d'établissements habilités à l'aide sociale à l'hébergement, là encore selon les territoires concernés. L'analyse porte aussi sur les personnes hébergées dans un autre département que le leur.

La CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) publie son étude annuelle sur le prix des Ehpad. Cette livraison porte sur l'exercice 2019. Ses résultats reposent sur la transmission, par 6.668 Ehpad – soit 90% des établissements –, de leurs données tarifaires sur le portail national d'information pour l'autonomie des personnes âgées et l'accompagnement de leurs proches. Au-delà de l'analyse des tarifs, axée sur la prise en compte des disparités territoriales et de l'habilitation à l'aide sociale à l'hébergement, l'étude propose également des éclairages sur la comparaison départementale entre les tarifs hébergement et les prix de l'immobilier, les disparités des tarifs hébergement dans les 22 métropoles et leurs périphéries, ainsi qu'une analyse des migrations des personnes âgées accueillies dans un Ehpad d'un département diffèrent de celui d'origine...

Hausse de 1,5% du tarif hébergement, stabilité pour le tarif dépendance

En 2019, le prix médian en hébergement permanent d'une chambre individuelle en Ehpad s'élève à 2.004 euros par mois, soit 27 euros de plus que celui constaté l'année précédente. Cette hausse de 1,39% est légèrement supérieure à celle de l'inflation en 2019 (+1,1%), mais aussi à la hausse constatée en 2018 (+1,22%). Cette médiane recouvre des écarts importants, puisque 10% des établissements affichent un prix mensuel inférieur 1.724 euros, tandis que 10% affichent au contraire un prix supérieur à 2.909 euros par mois.

Le prix d'un Ehpad se compose de trois tarifs journaliers : le forfait soins (pris en charge par l'assurance maladie), le tarif dépendance (fixé par le président du conseil départemental en fonction du GIR, mais financé normalement par l'APA), et le tarif hébergement (à la charge du résident mais qui, dans les établissements habilités, peut être pris en charge par l'aide sociale départementale en cas de faibles ressources). En 2019, le prix d'hébergement permanent médian par jour et par personne s'établit à 61,11 euros pour une chambre individuelle, soit 1,5% de plus qu'en 2018 et environ 1.833 euros par mois. L'écart est important entre le prix journalier d'hébergement dans un Ehpad habilité à l'aide sociale (57,97 euros) et dans un Ehpad non habilité (85 euros).

À la différence des tarifs hébergement, les tarifs dépendance médian restent stables en 2019. Le tarif par jour et par personne s'élève ainsi à 5,53 euros pour une personne âgée faiblement dépendante (GIR 5-6) – soit 0,01 euro de plus qu'en 2018 – et à 20,51 euros pour une personne âgée fortement dépendante (GIR 1-2), soit 0,02 euro de plus que l'année précédente. Pour mémoire, le prix médian mensuel de 2.004 euros est calculé en intégrant le tarif dépendance des personnes les moins dépendantes (GIR 5-6).

Du simple au double pour la Haute-Saône et les Hauts-de-Seine

L'étude de la CNSA met aussi en évidence un certain nombre de corrélations. La première est liée à la proportion d'établissements habilités à l'aide sociale à l'hébergement (ASH). Celle-ci varie d'un département à l'autre. La majorité des Ehpad n'accueillant pas de bénéficiaires de l'ASH ou en accueillant partiellement se situent dans les départements de l'Ile-de-France, du sud-est de la France et en Gironde. Mais il n'y a pas toujours de lien avec la richesse du département. La proportion d'Ehpad non habilités à l'ASH atteint ainsi 55% dans la Vienne, 47% en Haute-Corse ou 44% dans les Alpes-de-Haute-Provence. Du coup, le prix médian d'une chambre seule en hébergement permanent varie ainsi de 1.628 euros par mois pour la Haute-Saône à 3.264 euros par mois dans les Hauts-de-Seine, soit un rapport du simple au double .

L'étude de la CNSA pointe aussi la "corrélation forte" des tarifs hébergement avec les prix de l'immobilier. Les prix des transactions immobilières sont plus élevés dans les départements de l'Ile-de-France, de la région Paca, en Corse et en Savoie (plus de 2.500 euros le m2), ainsi que dans des départements comme le Rhône, l'Isère, la Haute-Savoie et la Savoie. Autant de départements qui affichent également les prix d'Ehpad les plus élevés.

Des écarts entre métropoles et avec leur périphérie

Ces écarts se voient aussi – et pour les mêmes raisons – avec les 22 métropoles et leur périphérie. Ainsi, les métropoles de Nice, Toulouse, Toulon, Marseille-Aix et Orléans ont une part importante d'Ehpad n'accueillant pas de bénéficiaires de l'ASH ou en accueillant partiellement pour 50% des places ou moins. A l'inverse, les métropoles de Strasbourg, Brest, Grenoble, Rennes, Nantes, Lille et Saint-Étienne comptent une part importante d'Ehpad accueillant majoritairement ou totalement des bénéficiaires de l'ASH (70% au moins). Cette dichotomie se retrouve dans les tarifs moyens, du fait de la prégnance des établissements privés lucratifs.

En outre, plus le prix médian des Ehpad au sein de la métropole est élevé, plus les écarts avec la périphérie sont élevés. Les écarts de tarifs médians des Ehpad entre les métropoles de Tours, Orléans, Nancy, Toulouse, Paris, Lyon, Toulon et leur périphérie respective s'élèvent ainsi à plus de 10%. Ils sont en revanche inférieurs à 4% dans celles de Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Rennes, Dijon, Brest, Nantes, Rouen, Metz et Bordeaux.

12% des résidents viennent d'un autre département

Enfin, un autre focus de la CNSA porte sur la domiciliation antérieure des résidents en Ehpad. Il montre que 12% d'entre eux sont hébergés en dehors de leur département de domiciliation antérieure. Il s'agit majoritairement de résidents présentant un taux de dépendance important et classés en GIR 1-2 (53%) ou en GIR 3-4 (40%), contre seulement 7% classés en GIR 5-6. Les départements qui accueillent le plus de résidents venant d'autres départements sont la Corse-du-Sud (près de 80% de résidents avec un GIR 1-2 venant d'un autre département) et la Nièvre (50% pour les GIR 3-4).

En dehors de ces deux départements, ceux qui affichent les proportions les plus importantes de résidents originaires d'autres départements sont ceux de la petite et grande couronne parisienne (près de 25% tous GIR confondus), de même que la Lozère, l'Ain et le Territoire de Belfort (20%). La part des résidents originaires d'autres départements est également élevée (entre 15 et 20%) dans certains départements de la région Paca (Var, Hautes-Alpes, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence), ainsi qu'en Dordogne, Creuse, Gers, Ariège et Ardèche. En revanche, cette proportion est inférieure à 5% en Bretagne (Finistère et Côtes-d'Armor), dans les Ardennes et dans les Landes.

La combinaison de ces différents éléments permet à la CNSA de classer les Ehpad en trois catégories d'inégale importance. La première (61% de l'échantillon) correspond à des Ehpad majoritairement ou totalement habilités à l'ASH, avec des tarifs en hébergement permanent relativement faibles, des taux d'occupation et des durées moyennes de séjour (DMS) élevés et une faible part de résidents originaires d'autres départements.

La seconde catégorie (22%) regroupe les Ehpad non habilités à l'ASH, situés dans les zones où les prix de l'immobilier sont plus élevés, avec des tarifs hébergement eux aussi plus élevés, accueillant des personnes âgées plus dépendantes, présentant un taux d'occupation et une DMS plus faibles que dans la première catégorie, et avec une part des résidents originaires d'autres départements plus élevée.

Enfin, la troisième catégorie (17%) correspond à des Ehpad habilités partiellement à l'ASH (50% ou moins)., avec des implantations géographiquement diversifiées mais avec une présence marquée à la périphérie des grands centres urbains, présentant des prix et des DMS compris entre la première et la deuxième catégorie, et avec une part de résidents originaires d'autres départements assez élevée.

 

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