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UCIL - Le Point : L'automobile, entre mal nécessaire et bien indispensable.

 Coeur

Le pseudo désamour à l'égard de l'automobile ne résiste pas à l'examen des solutions de rechange. En dehors des villes, il n'y en a pas. © Observatoire Cetelem.

« Les automobilistes et la voiture, c'est un peu Les Feux de l'amour. On sait comment ça commence, on ne sait pas quand ça finit. » Raisonnablement optimiste, Flavien Neuvy, qui livre son étude annuelle Cetelem sur le secteur automobile analysé sous tous les angles et toutes les latitudes, relève bien ces accrocs dans le contrat, ce désamour enregistré par rapport à 2017 où l'étude relevait au contraire une relation fusionnelle. Mais les usagers, un temps décontenancés par les restrictions d'accès en centre-ville et les réglementations qui se mettent en place, se résignent. Ils constatent aussi, pour 8 personnes sur 10, à quel point la voiture reste un outil irremplaçable.

Au travers des 10 000 personnes interrogées dans 15 pays du monde, ressort de cette étude le sentiment contradictoire que l'automobile occupe une place trop importante (56 %) et qu'elle est source de pollution de l'air (72 %, dont 60 % en France). Mais, pour autant, 55 % des sondés dans le monde disent ne pouvoir s'en passer, plus encore en France avec 65 % d'utilisateurs « accros » alors que, tout de même, ils étaient 80 % il y a quatre ans. Son rôle ponctuel de refuge anti-Covid lui a redonné du lustre pour beaucoup, ceux notamment qui ne pouvaient passer au télétravail.

Essentiel 

 © Observatoire Cetelem.

Le supposé désintérêt des générations montantes ne se confirme pas car, si la voiture est devancée d'une courte tête par le téléphone portable et le logement dans le cœur des sondés, « il n'y a pas de rejet massif de la voiture chez les jeunes plus sensibles à la cause environnementale », relève Flavien Neuvy. La fracture est « plus géographique que générationnelle », les citadins ayant moins de contraintes à abandonner la voiture que les banlieusards ou les provinciaux.

La sensibilité aux solutions de transports doux (vélo, tram, autobus, etc.) s'affirme, mais les solutions de continuité avec l'automobile ne sont pas en place. En Île-de-France, les parcs relais ne comportent ainsi que 30 000 places pour 3 millions de voitures en circulation.

L'électrique peine à convaincre.

En dépit du contexte défavorable, un sondé sur trois envisage d'acheter une voiture neuve ou récente l'an prochain, une condition indispensable à l'amélioration de la qualité de l'air, car le parc automobile français dépasse 10 ans de moyenne d'âge. Cependant, malgré les aides très généreuses à la conversion d'une vieille voiture, à l'achat d'un véhicule électrifié ou à l'industrie elle-même, un Français sur deux estime qu'elles sont insuffisantes ce qui dénote une méconnaissance du sujet. Ceux qui savent disent qu'à 27 %, ils vont acheter une voiture hybride, 26 % une essence et 17 % une tout électrique qui est donc bien loin d'avoir convaincu en dépit d'un marché qui décolle.

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Au plan mondial, la multiplication de l'offre électrique permet une montée en flèche des ventes, les hybrides étant encore en retard. © Observatoire Cetelem.

« Est-elle l'avenir ? Difficile de penser le contraire relève pourtant Flavien Neuvy, car elle s'inscrit dans un cercle vertueux de diffusion et le bouche-à-oreille commence à fonctionner. Mais elle ne peut se vendre sans subventions et celles-ci n'étant pas éternelles, il faudra gérer la transition, notamment des ressources fiscales qui vont décroître avec la baisse du marché thermique. Il y a dix ans seulement, la fiscalité encourageait le CO2 et donc le diesel et la volte-face a été totale. Mais l'automobile est une industrie de long terme, mobilisant beaucoup de recherche et développement et elle n'est pas aisément réversible pour satisfaire des options politiques. Les constructeurs ne peuvent investir massivement à la fois sur le thermique et l'électrique. Choisir ce dernier, c'est privilégier les marchés chinois et européens et abandonner les autres marchés, accrochés au thermique. »

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Auprès des petits budgets, le diesel fait de la résistance mais cède ses positions en montant en gamme au profit de l'essence, de plus en plus associée à l'électricité. © Observatoire Cetelem

C'est aussi entrer en concurrence frontale avec les Chinois et leurs fournitures de batteries en dilapidant toute l'avance technologique acquise par les constructeurs du Vieux Continent qui n'étaient pas, dans leur domaine, rattrapables avant longtemps. Avec l'électrique, ils le seront avec un aiguillon supplémentaire : que le prix du baril de pétrole monte au-delà de 85, 90 dollars, ce qui redonnera une compétitivité durable à l'électrique. Mais, là, personne ne sait encore à quel horizon la bascule se fera.

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